Réhabilitation de 103 logements en milieu occupé à Sèvres
Isolation thermique par l’extérieur avenue de l’Europe à Sèvres. Un chantier de réhabilitation au cœur de la cité de la céramique, qui abrite les ateliers de la prestigieuse Manufacture nationale de Sèvres et le musée national de la céramique, axe de passage qui fait aujourd’hui l’objet d’un projet d’aménagement ambitieux.
Baptisé "Voie Royale" ce réaménagement urbain porté par la Communauté d’Agglomération Grand Paris Seine Ouest, le conseil départemental des Hauts-de-Seine et la Ville de Sèvres est un vaste programme pour l’aménagement de la départementale n°910 qui vise à redessiner l’espace public et le paysage urbain ainsi que le futur centre-ville de Sèvres.
La RD 910 épouse naturellement la topographie de vallée creusée par le ru de Marivel, aujourd’hui canalisé et souterrain, qui rejoint la Seine au pont de Sèvres qui a créé ce trait d’union reliant Versailles à la capitale via Boulogne.
C’est dans ce contexte que les deux bâtiments emblématiques, situés au 21 et 23 avenue de l’Europe, implantés face au centre administratif et de la halle du Marché Saint-Romain, à deux pas de la passerelle du 8 mai 1945, ont fait l’objet d’un projet de réhabilitation sous le regard attentif des services de la municipalité.
A cet emplacement privilégier qui constitue le cœur du quartier, les 2 bâtiments construits dans le début des années 60 et qui abritent aujourd’hui 103 logements, devaient non seulement bénéficier de travaux visant à l’amélioration de leur performance énergétique mais également valoriser l’aspect esthétique parfois négligé dans le cadre du logement social.
Objectif des travaux de réhabilitation : diminuer les consommations de chauffage, d’eau chaude sanitaire, de ventilation et des auxiliaires pour passer de l’étiquette de consommations énergétiques F à l’obtention de la lettre C.
Afin de réaliser ces travaux sur une enveloppe extérieure saine il convient au préalable d’en traiter les multiples pathologies telles que salissures atmosphériques, salissures par écoulement ou rejaillissement, la dégradation des enduits, les poussées de fer à béton, les fissures ponctuelles, les micro organismes, la vigne vierge et les plantes grimpantes ainsi que le décollement ou l’écaillage.
Dans un premier temps des travaux préparatoires sont entrepris pour l’éliminer des plantes grimpantes par brûlage, laver des façades, gratter et brosser à haute pression les peintures écaillées, appliquer un traitement fongicide, et réaliser les travaux de maçonnerie, de repoussage, désoxydation et de passivation des fers...
Assurer le succès d’un projet de rénovation énergétique de cette ampleur à conduit les compagnons SPEBI à trouver les réponses les plus innovantes pour relever des défis techniques : présence de matériaux amiantés, combinaison de 3 ossatures différentes pour des bardages (aluminium, zinc, aquapanel) et pose d’allèges en terre cuite.
Environ 4 500 m2 de façade pour les 2 batiment seront habillés d’un système ITE en PSE gris nouvelle génération ne nécessitant pas de bâchage de protection au soleil en utilisant des échafaudages volants associés à des protections basses.
Les architectes ont fait le choix de donner une identité forte et de valoriser ces édifices par la diversité et la complémentarité des matériaux employés, alliant rouge orange de le terre cuite, finition semi-matte de l’aluminium, teinte soutenue pour le zinc, les descentes EP et les volets métalliques.
Un projet ambitieux qui prend à contre pied les idées reçues sur le logement social des trentes glorieuses triste et austère et démontre qu’il est possible de concilier performances thermiques, amélioration du cadre de vie et innovation.